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CHAPITRE VIII


SIR LIONEL BERTRAM.


Les signes particuliers auxquels sir Lionel avait fait allusion dans sa lettre à son fils, comme étant les traits caractéristiques de sa personne, étaient certainement vrais. C’était en effet un vieux monsieur, ou, pour mieux dire, un monsieur d’un certain âge qui portait une redingote militaire, avait la tête chauve, le nez crochu et fort peu de dents. Mais il avait autre chose : malgré son âge, il était grand et droit ; il avait l’air distingué ; nonobstant son manque de dents, il était encore beau pour un vieillard, et, quoique le sommet de sa tête fût dégarni, il lui restait encore assez de cheveux pour qu’il en fût très-fier et pour qu’il leur consacrât beaucoup d’attention. De plus, ses favoris et sa moustache, bien que d’un beau gris de fer, étaient excellents dans leur genre. Il est probable que si sa calvitie eût été choquante, ou si son manque de dents eût été désagréablement visible, sir Lionel n’y aurait point fait allusion.