Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

belles choses qui se passaient à l’intérieur. S’ils l’avaient su, ces fervents auraient pu tout voir à leur aise le plus facilement du monde ; le Saint des saints, le prêtre marmottant, à la tête branlante, l’acolyte bâillant, les jambes étendues et à moitié endormi, — ils auraient tout vu, s’ils l’avaient voulu, à travers une petite lucarne, dans le corridor qui mène au Calvaire du premier étage. C’est de là que mes yeux profanes ont tout observé, le marmottage et le remue-ménage ; et, après tout, cela n’était pas grand’chose. C’est de là que j’ai contemplé surtout cet apprenti clérical si paresseux dont je viens de parler, et je me suis dit que, si ce grillage n’eût pas existé et qu’il lui eût fallu faire son ouvrage en présence du public, il eût été un peu plus éveillé. Ne pourrait-on pas en dire autant de bien d’autres cléricaux qui nous touchent de plus près ?

— Pourquoi ces Turcs sont-ils assis là ? dit Bertram en quittant l’église. Pourquoi, en effet ? Il semblait étrange de voir cinq ou six Turcs à l’air grave, enfants du Prophète, sans nul doute, assis dans l’enceinte de ce temple consacré au Dieu des Nazaréens, — assis comme s’ils étaient chez eux, et dans l’exercice d’un droit incontesté. Ils avaient là un divan, et ils buvaient du café dans leurs petites tasses doubles, selon leur coutume ; mais ils ne fumaient pas, et en cela, ils se départaient, sans contredit, de leur coutume.

— Eux gardent les clefs, dit le drogman.

— Gardent les clefs ?…

— Oui ! oui ! ouvrir la serrure, et pas laisser les chrétiens se battre.