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— Je ne le crois pas, M. et Mme  Hunter sont prêts à partir demain, et ils ne voudraient certainement pas de lui.

— Mais, mon enfant, je ne suis vraiment pas de force à me mettre en route pour Damas. Encore quelques jours passés à dos de chameau…

— Mais vous aurez un cheval, ma tante.

— C’est encore pis. De plus, j’ai retrouvé une ancienne connaissance qui te plaira beaucoup, j’en suis sûre.

— Quoi, ce jeune homme si laid qui était assis à côté de vous ?

— Précisément. Ce jeune homme si laid, je l’ai vu le plus joli enfant du monde… et de plus, je ne le trouve pas laid aujourd’hui. Au reste, il est le neveu de M. Bertram.

— Comment ! du M. Bertram de mon père ?

— Tout juste, du M. Bertram de ton père, comme tu dis. Donc, si M. Bertram venait à mourir et que ce jeune homme se trouvât être son héritier, c’est lui qui aurait à rendre compte de ta fortune. Tu ferais bien d’être aimable pour lui.

— Comme c’est drôle ! Comment est-il ?

— C’est un des jeunes gens les plus distingués d’aujourd’hui. J’ai entendu dire qu’il a eu de grands succès à Oxford ; en tout cas, c’est un causeur très-aimable.

Il fut donc convenu entre ces dames que l’on ne partirait pas encore pour Damas, et que l’on braverait tout l’ennui que pourrait infliger M. Mac Gabbery.

Le lendemain, au déjeuner, Bertram trouva moyen