moindre idée de revenir sur ses pas. L’honneur sinon l’amour l’en aurait empêché.
« Alors la question de l’habitation est décidée, dit-il en donnant sa main à Clara.
— Je me soucie bien de l’habitation, dit-elle. Je pense à vous, à vous et à moi. Ai-je tort de vous dire cela ?
— Tort ? Non ; comment auriez-vous tort ? »
Il n’ajouta pas que lui aussi il pensait à elle et que le reste lui était indifférent. Mais ce manque d’enthousiasme ne la surprit pas, elle le savait homme de peu de paroles.
Le retour à la maison ne fut pas fertile en incidents, mais Clara était perdue dans sa joie et ne prenait pas garde à la froideur de son fiancé. Miss Amadroz n’était plus une enfant et pouvait être heureuse sans de grandes démonstrations. Quand ils furent ensemble dans le salon, elle tendit la main à Aylmer et fut la première à parler :
« Et vous, dit-elle, êtes-vous content ? »
Qui ne connaît le sourire de triomphe avec lequel une jeune fille fait cette question dans un pareil moment ?
« Content ? … Mais… oui, je pense que je le suis. »
Ces paroles mêmes ne la firent pas douter.
« Si vous êtes content, tout est bien, dit-elle ; et maintenant je vais vous laisser seul jusqu’au dîner