Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, maintenant elle est à moi et mon admiration n’existe plus. Je voudrais bien savoir que faire de cette maison.

— Vous ne la vendrez pas, je suppose ?

— Non, si je peux l’habiter ou la louer.

— Vous n’avez pas besoin de vous décider immédiatement.

— C’est pourtant ce que je compte faire.

— Alors je ne puis vous donner de conseil. Je ne vous vois pas habitant là tout seul. Ce n’est pas précisément une maison de campagne.

— Je n’y vivrai pas seul, certainement. Vous avez entendu ce qu’a dit mistress Partridge ?

— Qu’a-t-elle dit ?

— Elle voulait savoir si la maison appartenait à tous les deux et si ça revenait au même. En sera-t-il ainsi, Clara ? »

Elle l’écoutait penchée sur la balustrade, regardant la petite rivière qui coulait lentement. En entendant ses dernières paroles, elle leva la tête et le regarda, bien en face. Il ne serait pas vrai de dire que Clara n’était pas préparée à la question qui lui était faite. Elle éprouva un sentiment de triomphe, comme cela doit être pour toute femme qui s’est avoué à elle-même qu’elle aime l’homme qui lui demande d’être sa femme.

« Qu’est-ce qui reviendra au même ? dit-elle.

— Que ma maison devienne aussi la vôtre ? Pou-