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Le soir de ce même jour, quand tous les visiteurs furent partis, le capitaine Aylmer se crut obligé d’expliquer à Clara son droit au legs de sa tante.

« Je sais très-bien que je n’ai aucun droit, dit-elle, et si je prenais cet argent, ce serait accepter un présent de vous, ce que je ne veux pas faire.

— Si vous ne voulez pas me croire, demandez à votre père ou à M. Belton.

— En pareille matière, capitaine Aylmer, je n’ai besoin de consulter personne. Vous ne pouvez me payer cet argent si je refuse de le recevoir. »

En entendant ces mots, il sourit d’un air de tranquille supériorité.

Clara sentait qu’elle serait obligée de traiter ce sujet avec son père, et cette pensée la rendait malheureuse. Elle avait déjà écrit pour dire qu’elle reviendrait le surlendemain des funérailles et en avait averti le capitaine Aylmer. Maintenant elle regrettait d’avoir hésité à voyager un dimanche, et aurait été très-reconnaissante si le capitaine avait été passer ce jour-là à Londres, mais il annonçait l’intention de demeurer à Perivale toute la semaine suivante. Force fut donc à Clara de se résigner par la pensée qu’un jour est bientôt passé.

Dans la soirée du dimanche, après le lunch, le capitaine Aylmer proposa de faire une promenade et d’aller visiter une vieille femme, locataire et protégée de mistress Winterfield. Clara consentit à cet