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« J’ai assez vécu, dit-elle, que la volonté de Dieu soit faite. »

Elle pria son neveu d’envoyer chercher le notaire. M. Palmer était absent de Perivale. Il ne vint ni le lendemain ni le jour suivant, et le matin du quatrième jour les soucis de ce monde n’existaient plus pour mistress Winterfield.

Le jour des funérailles, la famille et les amis arrivèrent de Taunton et assistèrent à la triste cérémonie. Clara voulut accompagner sa tante à sa dernière demeure. Tout se passa comme on devait s’y attendre, avec le plus grand décorum. Après l’office, les parents se réunirent pour la lecture du testament qui ne contenait, outre la disposition principale en faveur du capitaine Aylmer, que quelques legs à de vieux serviteurs.

Lorsque M. Palmer eut terminé sa lecture, le capitaine Aylmer, debout devant la cheminée, prononça quelques paroles. Sa tante, dit-il, avait l’intention d’ajouter un codicille à son testament et de laisser à miss Amadroz quarante mille francs. La mort ne lui avait pas permis de mettre ce projet à exécution, mais M. Palmer en était informé comme lui-même, et il n’en faisait mention que pour affirmer que le droit de miss Amadroz au legs de sa tante était aussi certain que si le codicille avait été écrit. Il y eut à ces mots un léger murmure de satisfaction dans l’auditoire, et l’assemblée se sépara.