Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mistress Winterfield était une de ces femmes qui croient fermement que leur sexe est inférieur à l’autre.

Le lendemain de son arrivée, dès le matin, le capitaine fit des visites à ses électeurs, et dans la journée il prononça son fameux discours. Mistress Winterfield, malgré sa faiblesse croissante, avait tenu à aller l’entendre, et la première avait donné le signal des applaudissements, lorsque son neveu s’était élevé contre la loi du divorce, à laquelle les habitants de Perivale s’étaient toujours opposés.

Ce soir-là, le capitaine Aylmer dînait chez le maire et mistress Winterfield eut tout le temps de faire l’éloge de son neveu à Clara.

« Je lui ai parlé de vous hier, dit-elle tout à coup.

— Cela n’avait pas beaucoup d’intérêt pour lui.

— Pourquoi pas ? Pensez-vous qu’il ne s’intéresse pas à ceux que j’aime ? Il m’a dit quelque chose que vous auriez dû m’apprendre. »

Clara rougit sans savoir pourquoi.

« Je ne sache pas vous avoir caché rien que j’eusse dû vous apprendre, dit-elle.

— Il dit que l’argent que votre père vous réservait a été gaspillé !

— S’il s’est servi de ce mot, je trouve qu’il a manqué de bonté, dit Clara vivement.

— Je ne sais de quel mot il s’est servi ; mais il n’a