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— Peut-être pas à votre point de vue. Il entend surtout ce qui a rapport aux champs et aux troupeaux.

— Allons ! voilà qui est consolant.

— Ne vous y trompez pas, il est intelligent ; mais il ne se mêle jamais des choses qu’il ne comprend pas, et puis il est si généreux ! Il fait de grandes dépenses sur la propriété, uniquement pour la rendre plus agréable à mon père.

— A-t-il beaucoup d’argent ?

— Beaucoup, du moins il le dit.

— Un homme avouant qu’il a beaucoup d’argent ! Quel heureux mortel ! De plus, il est beau, puissant, et entend tout ce qui concerne les champs et les troupeaux. On devrait tâcher de l’imiter au lieu de l’envier, si on ne savait qu’il n’est pas donné à tout le monde d’aller à Corinthe.

— Vous pouvez vous moquer ; mais vous l’aimeriez, si vous le connaissiez.

— On n’est jamais sûr de cela, d’après ce qu’une dame dit d’un homme. Quand un homme me parle d’un autre, je peux généralement savoir s’il me plairait, particulièrement si je connais bien celui qui me fait la description.

— Vous ne vous en rapportez pas à moi ?

— Vous voyez en ces matières avec des yeux différents des nôtres. Je ne doute pas que votre cousin ne soit un digne garçon, aussi bien dans ses affaires