« C’est de l’affection intéressée, dit-il, mais je vais vous dire ce que je ferai. Quand je reviendrai, je vous amènerai un chien qui vous suivra sans songer aux pommes. »
Le bruit du cabriolet de Taunton se fit entendre sur le sable de la cour et Belton fut forcé de partir. Pendant un moment il se demanda si son devoir n’était pas d’embrasser sa cousine (beaucoup de cousins s’adressent la même question), mais il résolut que, s’il l’embrassait jamais, ce ne serait pas en qualité de cousin.
« Adieu, dit-il en lui tendant sa grande main.
— Adieu, Will, et que Dieu vous bénisse ! »
Je crois vraiment qu’il aurait pu l’embrasser sans se demander en quelle qualité il le faisait.
Clara resta devant la porte, regardant le cabriolet s’éloigner, regardant autant que ses larmes le lui permettaient. Quel bon cousin ! et quel dommage que leur affection fraternelle eût été troublée ! Mais ce n’était sans doute que pour un moment. Clara savait que les hommes et les femmes ont des opinions très-différentes sur l’amour. Elle, ayant aimé une fois, ne pouvait changer, que son amour fût heureux ou malheureux ; mais son cousin, bien que sincère dans son offre, s’était consolé, en une nuit, du refus qu’il avait éprouvé. En pensant à cela, les larmes de Clara redoublèrent, et, remontant dans sa chambre, elle y resta à pleurer jusqu’à ce qu’elle