un terrain dangereux), je vous suis si reconnaissante de ce que vous voulez bien revenir à Noël. »
Il avait résolu de ne plus parler de son amour jusqu’à l’hiver ; mais en la voyant le regarder si doucement, il fut fortement tenté de la prendre dans ses bras, de l’embrasser vingt fois, et de jurer qu’il ne la laisserait plus aller ; cependant il se contint.
« Il est naturel d’aimer ses parents, dit-il.
— J’ai bien compris que c’était là le sentiment qui vous faisait agir ; mais je crains que vous ne dépensiez beaucoup d’argent à cause de nous.
— Pas du tout, je rentrerai dans mon argent ; mais qu’importe ? Ce n’est pas d’argent que je manque. »
Elle ne pouvait lui demander ce qui lui manquait. Elle fut obligée de poursuivre :
« J’espère qu’à Noël vous viendrez pour plus de huit jours.
— Je tâcherai ; mais en attendant ne m’écrirez-vous pas un mot pour me dire quand l’abri sera terminé ?
— Volontiers, et je vous dirai comment va Bessey (c’était la vache) ; je l’aimerai tant ! Elle vient déjà à moi pour avoir des pommes. »
Belton pensa qu’il irait à elle partout où elle serait, quand il ne devrait pas avoir de pommes.