Alors il se détourna d’elle, et Clara vit qu’il était mécontent.
Quand elle fut seule, il lui fallut bien se demander pourquoi elle était si sûre de ne pas changer. Hélas ! il ne pouvait y avoir aucun doute dans son esprit à ce sujet. Elle ne pouvait aimer son cousin Will Belton, parce que son cœur appartenait au capitaine Aylmer.
Mais Clara savait aussi qu’elle n’avait rien reçu en échange. Aylmer avait été bon pour elle au moment de la mort de son frère. Même avant cette époque, il avait envers elle des manières douces et affectueuses, de ces façons tendres qui peuvent ne rien signifier bien qu’elles signifient souvent tant de choses ! Quand mistress Winterfield avait exprimé l’espoir que le capitaine Aylmer devînt le mari de sa nièce, Clara avait répondu que c’était impossible, comme toute jeune fille l’aurait fait à sa place, et jamais jusqu’alors elle ne s’était avoué à elle-même quels étaient ses sentiments.
Elle établit une comparaison entre les deux hommes. Son cousin Will était, à son avis, le plus généreux et le plus énergique, peut-être le mieux doué des deux. Il l’emportait certainement par les dons extérieurs, mais il était rude, gauche, son esprit manquait de culture, et il n’avait, aucun des goûts qui charmaient Clara Amadroz. Will ne pouvait pas lui lire de poésie ni lui dire ce qui se passait