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Clara la regarda, pensant qu’il y aurait de l’affectation à détourner plus longtemps les yeux. Mistress Askerton était pâle, mais elle essayait de sourire. À ce moment on sonna à la porte du jardin, et un instant après M. Belton parut. Mistress Askerton pensa devoir faire allusion à la conversation qui venait d’avoir lieu, et entama le sujet immédiatement.

« Clara me dit que je ressemble à une de vos amies d’autrefois, monsieur Belton ? »

Il la regarda attentivement en lui répondant :

« Je n’ai pas le droit de l’appeler mon amie, mistress Askerton ; en effet, c’était tout au plus une connaissance, mais vous ressemblez extrêmement à miss Vigo.

— Je suis étonnée que les gens n’aient pas plus de ressemblance entre eux.

— Il y a souvent des ressemblances, mais pas jusqu’à amener des méprises. Je vous aurais accostée dans la rue en vous appelant mistress Berdmore.

— N’ai-je pas entendu prononcer ce nom ici ? » demanda Clara.

L’expression de souffrance reparut sur les traits de mistress Askerton.

« Ma chère, répondit-elle, j’ai une fort mauvaise mémoire, mais il me semble me rappeler que le colonel a connu autrefois aux Indes un monsieur