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Après déjeuner, Will devait aller à Redicote s’entendre avec un entrepreneur.

« Je pense être revenu à trois heures, dit-il à Clara, et alors nous pourrons faire notre promenade.

— Je serai prête. Venez me prendre chez mistress Askerton. »

Ainsi furent faits les arrangements pour la journée.

Clara désirait revoir mistress Askerton. Ce que son cousin avait dit à propos de miss Vigo et de M. Berdmore l’avait intriguée, et elle se rendait au cottage dans le but de demander des éclaircissements. Mais, en traversant le parc, elle songea que mistress Askerton n’aimerait peut-être pas à être questionnée sur sa vie passée dont elle ne parlait jamais que dans les termes les plus vagues, et la question lui parut difficile à poser.

Quand elle entra dans le salon, le colonel Askerton était auprès de sa femme. Ce n’était pas le moment de parler.

Le colonel était un homme d’environ cinquante ans, mince et d’apparence délicate, avec les cheveux et la barbe d’un gris d’acier. Il paraissait n’avoir aucun ami en ce monde et ne désirer que peu de plaisirs. Rien n’était plus régulier que ses journées dans leur paresseuse monotonie. Il déjeunait à onze heures, lisait et fumait jusqu’à trois