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M. Amadroz frémit en l’entendant parler ainsi, comme si toute personne vivant dans un certain monde pouvait ignorer qui était sa fille !

« Oui, certainement, dit-il froidement, vous savez cela sur son compte.

— Et elle en sait autant sur le mien. Me permettez-vous de lui parler ? »

M. Amadroz demanda la nuit pour réfléchir, et, après bien des hésitations, finit par céder à l’impatience de Will.

« Ce mariage ne pourrait qu’être avantageux à ma fille, lui dit-il, en reprenant la conversation de la veille, car peut-être ne savez-vous pas que je n’ai littéralement rien à lui donner.

— Tant mieux, en ce qui me concerne ; je ne suis pas de ceux qui désirent que la fortune de leur femme les exempte de travailler.

— J’espère que sa tante fera quelque chose pour elle.

— Si Clara devient ma femme, mistress Winterfield sera bien libre de donner son argent à d’autres. »

Le consentement de M. Amadroz obtenu, Will résolut d’essayer quelques démarches préliminaires auprès de sa cousine. Quelles pouvaient être les démarches préliminaires d’une personne de ce caractère, le lecteur peut maintenant se l’imaginer.

« Pourquoi ne l’appelez-vous pas Will ? demanda