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rait ne devait pas être une enfant. Ayant de la fortune, il comptait bien donner à sa femme une voiture et tout le luxe convenable à sa position ; mais il désirait qu’elle le secondât utilement. Elle ne devait pas être une femme au-dessus des soins domestiques ni trop fière pour se soucier de ses vaches. Clara, il en était sûr, n’aurait pas ce sot orgueil, bien qu’elle fût assez distinguée pour faire honneur à la voiture qu’il lui destinait. Et puis, ce mariage la laisserait en possession de l’héritage de son père. Tout serait donc pour le mieux.

Le lendemain, à son réveil, Will était toujours aussi enchanté de son projet. Devant rester seulement huit jours à Belton, il avait d’abord pensé à remettre sa demande jusqu’à la visite qu’il devait faire à Noël ; mais, en se rasant, l’impatience de sa nature reprit le dessus et lui fit juger tout délai inutile et même dangereux. Il n’oublia pas de se dire que très-probablement il ne réussirait pas, la fatuité n’étant pas son défaut ; mais, en cela comme en tout ce qui demandait un effort personnel, il se prépara à faire de son mieux, quelles que dussent être les conséquences. En semant son grain, il y apportait tout le soin et toute l’intelligence qui étaient en lui, laissant le ciel lui envoyer la récolte. Et comme il avait trouvé que la récompense de tout travail honnête ne manquait jamais, il comptait suivre le même système en amour.