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avait serré la main en prenant récemment congé d’elle à Perivale, n’étaient pas pour quelque chose dans la satisfaction de Clara.

Et Will, quelle était son opinion à ce sujet ? Il réfléchissait de son côté, en se promenant dans sa chambre éclairée par la lune des moissons ; car, pour lui, être au lit, c’était dormir. Il faisait ses calculs et ses comparaisons, songeant à sa sœur, à leur vie en commun, à son avenir ; et retraçant dans sa mémoire la figure de Clara, sa taille, sa démarche, il résolut qu’elle serait sa femme.

Miss Amadroz était une belle personne, grande, bien faite, active et pleine de santé. Sa tête et son cou étaient bien posés sur ses épaules, et sa taille n’avait pas cette sveltesse dont les femmes étaient plus fières autrefois qu’aujourd’hui, où elles ont plus de savoir et de goût. Elle ressemblait à son cousin en beaucoup de points. Ses cheveux étaient du même brun, et ses yeux un peu plus foncés et peut-être un peu moins mobiles que ceux de Will ; mais ils étaient aussi brillants et possédaient le même pouvoir d’exprimer instantanément la tendresse. Ses traits étaient plus fins ; mais elle avait la même bouche un peu grande et les dents aussi blanches et aussi régulières. Comme nous l’avons déjà dit, Clara Amadroz avait vingt-six ans et ne paraissait pas plus jeune que son âge. Ce n’était pas là un défaut aux yeux de Will. Il pensait que la femme qu’il épouse-