— Mais comment y apporter remède si on n’en parle pas ?
— Il n’y a pas de remède.
— C’est ce que nous verrons ; mais je serai bon pour lui et pour vous aussi, si vous le permettez. Vous n’avez plus de frère. Je serai votre frère, voulez-vous ?
— Je veux bien, » dit Clara.
M. Amadroz, ayant déclaré son intention de descendre pour déjeuner tout le temps du séjour de son cousin, était à neuf heures et demie avec sa fille, dans le petit salon, quand Will entra, son chapeau à la main, essuyant les gouttes de sueur qui lui coulaient du front.
« Vous êtes déjà sorti, monsieur Belton ? lui dit le squire[1].
— J’ai fait le tour de la propriété. Six heures ne me trouvent pas souvent dans mon lit, hiver ou été. Quand on est agriculteur, on doit se lever matin. L’herbe pousse d’elle-même durant la nuit, mais le jour il faut y veiller.
— Ici, cela ne ferait pas grand bien à l’herbe, dit le squire tristement.
— Autant ici qu’ailleurs. J’ai quelque chose à vous dire là-dessus. »
- ↑ Ce titre de squire est intraduisible. C’est le seigneur de la paroisse, tel qu’il existait chez nous avant la Révolution, moins les droits féodaux, bien entendu.