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— Voici maintenant la seconde lettre :


« Plainstow, août 186…
« Chère Clara,

« Je crois que je n’en aurai jamais fini et je prends l’agriculture en horreur. Plainstow est bien désert, et je passe mes soirées tout seul à me demander pourquoi je suis condamné à une si triste vie, tandis que vous et Mary êtes agréablement ensemble à Belton ; aussi dès que le blé sera rentré, je laisse l’orge et je pars.

« Mon amour chéri, je ne voudrais pas vous déplaire, mais je ne vois pas la raison de ce que vous m’écrivez.

« J’ai autant de respect que personne pour la mémoire de votre père, mais en quoi est-ce manquer à ce que nous lui devons que de nous marier maintenant ? ne pensez-vous pas qu’il l’eût désiré ? nous n’avons besoin d’inviter personne à la cérémonie, et si nous allons simplement à l’église et rentrons chez nous sans bruit, je ne vois pas qui pourrait nous blâmer. J’ai bien souffert, vous en conviendrez, pendant l’année qui vient de s’écouler. Je devrais être dédommagé.

« Quant à la résidence, cela dépend de vous. Vous vivrez à Tombouctou si vous voulez. Je ne voudrais pas abandonner entièrement Plainstow, parce que