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raconter, lorsqu’on était au milieu de l’été, Clara reçut deux lettres de ses deux prétendants, et nous allons les soumettre au lecteur, en commençant par celle du capitaine Aylmer, qui fut la première lue. Clara garda l’autre pour la dernière, comme les enfants gardent leur meilleur bonbon.


« Chère miss Amadroz,

« Avant de quitter Londres, j’ai appris que vous alliez épouser votre cousin M. William Belton, et j’ai pensé qu’il vous serait agréable de recevoir un mot de moi vous disant combien j’approuve ce mariage. (Je ne me soucie guère de son approbation ou de sa désapprobation, dit Clara en lisant ces mots.) C’est ce que vous pouviez faire de mieux pour aplanir les difficultés provenant de la substitution. (Il n’y eut jamais de difficulté, dit Clara.) Veuillez offrir à M. Belton mes compliments et mes félicitations, et lui dire que je fais des vœux sincères pour son bonheur. (Il est bien bon ! dit Clara, et en cela elle était injuste, mais les phrases convenues du capitaine Aylmer lui portaient sur les nerfs.)

« J’espère que vous apprendrez avec quelque intérêt que je vais aussi me marier. J’épouse une personne que je connais depuis longtemps et pour laquelle j’ai toujours eu la plus grande estime. C’est lady Emily Tagmaggert, la plus jeune fille du comte