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— Je vous demande pardon, dit-il en lui tendant la main par-dessus les arbustes, j’oubliais que je ne vous avais pas vue ce matin.

— Il faut vous pardonner, puisque c’est le jour de votre prise de possession.

— Je ne sache pas avoir pris particulièrement possession de rien.

— J’espère, monsieur Belton, qu’avant la fin de la journée vous aurez pris possession de quelque chose de très-précieux : Clara est allée chercher son chapeau.

— Pensez-vous qu’elle ait l’intention de venir ?

— Je le pense, monsieur Belton ; la voilà à la porte. N’oubliez pas de la ramener pour le thé. »

Clara partit pour cette promenade avec la résignation d’une victime : elle se sentait désormais incapable de commander à sa destinée. Avec le capitaine Aylmer, du moins, elle avait lutté à armes égales et ne s’était jamais sentie vaincue ; mais, ce soir, elle allait être obligée d’avouer sa défaite. Si elle avait été libre, elle ne se serait pas promenée avec son cousin ce soir-là. Elle avait pleuré dans l’après-midi en pensant que Will ne reviendrait pas. Il était revenu aussitôt que possible, et elle était presque tentée de désirer qu’il fût resté au château.

« J’espère que vous avez bien compris que ma visite de ce matin avait pour seul objet de régler