Page:Trollope - Le Domaine de Belton.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je n’ai pas eu la permission de donner mon avis ; les gens de loi ont dit vingt-cinq mille francs, c’est une affaire réglée… Quand viendrez-vous voir Mary ? »

Il ne fut pas répondu à cette question, et Will s’en alla immédiatement sans demander à voir mistress Askerton, en quoi il se conduisit comme un ours, au dire de cette dame. — Mais quel ours magnifique !

« Avec un pareil revenu, continua-t-elle, on pourrait se passer de se marier. N’importe, tout sera à lui de nouveau avant que vous y ayez touché.

— Je vous prie, mistress Askerton, de ne plus toucher à ce sujet. Mon cousin a changé d’avis ; sans cela, serait-il venu ainsi et reparti sans dire un seul mot ? »

La voix de Clara, en prononçant ces paroles, semblait sortir difficilement de son gosier.

« Pas un mot ! un homme vous donne vingt-cinq mille livres de rente, et vous appelez cela ne pas dire un mot ?

— Pas un mot, excepté au sujet de l’argent. Mais il a raison, je sens qu’il ne me parlera plus jamais… d’autre chose.

— Et s’il vous en parlait, quelle réponse lui feriez-vous ?

— Je ne sais pas.

— Voilà bien les femmes ! sous prétexte de dignité