dire un mot aujourd’hui : elle pense, et je pense aussi, que vous devriez vous connaître, et, si vous le permettez, elle ira vous voir à Belton. Comme je suppose qu’en ce moment vous ne consentiriez jamais à venir ici, il vaut mieux qu’elle aille vous trouver. Les difficultés concernant la propriété de Belton seront résolues plus facilement quand vous serez ensemble. Je crois que vous aimerez ma sœur Mary. Elle compte partir vers le 10 mai. Je la conduirai jusqu’à Londres, et, accompagnée de sa femme de chambre, elle arrivera très-bien jusqu’à Taunton. Je ne puis finir ma lettre sans vous parler de moi. Vous savez quels ont été mes sentiments, et je pense que vous savez aussi qu’ils sont et seront toujours les mêmes. Lorsque vous m’avez refusé, j’ai eu beaucoup de chagrin, mais je résolus de persévérer, et l’espérance me soutint. Quand j’appris que vous étiez engagée au capitaine Aylmer, mon cœur se brisa. C’était sans doute de l’égoïsme de ma part, mais il me semblait, et il me semble encore que si je ne vous ai pour femme, je ne puis être heureux. Maintenant vous êtes libre de nouveau : comment est-il possible que je ne conçoive pas quelque espérance ? Votre mariage ou votre mort seuls m’empêcheront d’espérer.
« Je ne sais rien des causes de votre rupture avec les Aylmer, ni ne m’en soucie ; vous êtes redevenue pour moi cette Clara Amadroz avec laquelle je me