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« Dites-moi, Clara, m’aimez-vous ? M’avez-vous jamais aimé ? »

Elle ne répondit pas.

« Vous ne m’avez jamais aimé, bien que vous me l’ayez dit. Est-ce vrai ? Et, maintenant, je suppose que vous allez épouser votre cousin. Il vous conviendra de changer et de dire que vous l’aimez. »

Enfin, elle parla :

« Je n’aurais jamais cru que vous m’auriez traitée ainsi, capitaine Aylmer. Je ne pensais pas que vous m’auriez insultée.

— Je ne vous ai pas insultée.

— Votre conduite rend ma tâche plus facile que je ne l’espérais. Vous m’avez demandé si je vous ai jamais aimé ? Je l’ai cru, et le croyant, je vous l’ai dit franchement. Lorsque je me suis aperçue de mon erreur, j’ai résolu à tort, je le reconnais maintenant, d’être fidèle à mon engagement et d’essayer de vous aimer comme une femme doit aimer son mari. Mais aucune jeune fille ne peut être liée par une promesse faite à un homme qui la laisse traiter par sa mère, dans sa propre maison, comme j’ai été traitée à Aylmer-Park. J’ai répondu à votre question sur mon amour pour vous. Quant à l’autre question que vous avez jugé à propos de m’adresser, concernant mon cousin, je me refuse à y faire aucune réponse. »

Ayant ainsi parlé, Clara sortit en fermant la porte