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mieux aimé qu’il ne l’apprît qu’un peu plus tard. »

Le lendemain, Clara et mistress Askerton allèrent au château. Clara parcourut toutes les chambres et s’assit à sa place accoutumée ; puis elles allèrent voir la vache Bessy qui occupait un petit parc à elle seule.

« Chère Bessy ! dit Clara, comme elle me reconnaît ! »

Bessy reconnaissait tous ceux qui lui apportaient à manger.

« Pauvre Bessy, que va-t-elle devenir ?

— Elle va demeurer ici jusqu’à ce qu’elle meure de sa belle mort, et alors deux affligés la conduiront à sa dernière demeure en parlant des jours d’autrefois. Avec le temps, Bessy deviendra une espèce de divinité du passé, dont le nom ne sera jamais prononcé qu’avec attendrissement. Je n’ai pas de peine à prophétiser sa destinée et ses honneurs posthumes. »

De retour au cottage, on remit à Clara une lettre portant le timbre de Downham ; mais elle vit au premier coup d’œil qu’elle n’était pas de Will. Will avait une écriture ferme et hardie, et le commencement de ses épîtres était un modèle de calligraphie ; comme il se hâtait toujours vers la fin, l’écriture s’en ressentait.

Mais l’adresse de cette lettre était d’une main féminine et élégante, celle de Mary Belton, avec