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Aylmer. Chaque jour on offrait à miss Amadroz de venir se promener en voiture, mais elle parvenait généralement à décliner l’invitation. Pendant ses heures de solitude, les circonstances donnèrent à Clara un nouvel ami. Le baronnet, dès que la voiture s’était éloignée, sortait de son appartement et venait causer un instant, ayant bien soin de rentrer prudemment avant le retour des promeneuses. Peut-être lady Aylmer fut-elle instruite de ces conférences, car ses manières devinrent de moins en moins courtoises, et Clara avoua à sir Anthony qu’il lui serait difficile d’attendre le retour du capitaine Aylmer. Ce fut trois jours avant ce retour que l’orage éclata à Aylmer-Park.

Jusqu’alors, à la grande surprise de Clara, pas un mot n’avait été prononcé au sujet de mistress Askerton. Lady Aylmer l’avait gardée en réserve comme dernière ressource. Pendant quelque temps, elle avait cru possible que Clara eût le domaine de Belton, et une belle-fille, ainsi dotée, était à ménager ; mais il avait fallu abandonner cette espérance, et puisque Frédéric comptait épouser la jeune fille malgré sa pauvreté, c’était le moment de porter le coup décisif.

Les trois femmes étaient réunies dans le salon et n’avaient pas prononcé une parole depuis une demi-heure, lorsque lady Aylmer dit tout à coup :

« Je crois, miss Amadroz, que mon fils vous a