aider tant que vous serez ici, ma chère, dit lady Aylmer, avec un sourire qui blessa plus Clara que ses paroles ; nous aimons à voir les jeunes filles bien habillées. »
Les deux premiers jours se passèrent sans aucun événement remarquable. Personne, à la grande surprise de Clara, ne fit la moindre allusion au futur mariage. Sir Anthony était très-courtois pour elle, mais ne dit pas un mot prouvant qu’il la regardait comme devant être sa belle-fille. Lady Aylmer l’appelait miss Amadroz avec affectation, et Belinda évitait soigneusement de donner aucun nom à la nouvelle venue. Quant au capitaine Aylmer, il était évident qu’il souffrait plus que Clara elle-même, et Clara ne pouvait s’empêcher de le plaindre et de le mépriser en même temps. Elle avait cru jusqu’alors qu’il était un homme ayant une volonté et capable d’agir d’après sa conscience. Maintenant, elle le voyait entièrement soumis à sa mère, sans volonté propre. Quelle serait la fin de tout cela ?
Le troisième jour, les manières de lady Aylmer changèrent tout à coup ; elle se mit à combler Clara d’attentions au lunch, et si elle ne la nomma pas par son nom de baptême, elle l’appela ma chère. Clara vit à ce signe qu’il y avait de l’orage dans l’air. À trois heures, la voiture fut annoncée, et comme Belinda se trouvait occupée, lady Aylmer et miss Amadroz y montèrent seules. Dès que les chevaux