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Enfin on apporta le café, et le mouvement des tasses fit une légère diversion.

« Si l’un de vous veut fumer, dit Clara, cela ne me gênera en rien. »

Mais aucun des deux ne voulut fumer.

« À quelle heure serons-nous demain à Aylmer-Park ? demanda Clara.

— À quatre heures et demie, répondit le capitaine.

— Si tôt que cela ! »

Que pouvait-elle dire ensuite ? Will n’avait pas touché son café et restait assis à table comme s’il était de son devoir de ne pas faire un mouvement. Clara se repentait presque de l’avoir retenu à dîner.

« Quel jour retournez-vous à Plainstow, Will ? dit-elle.

— Demain.

— Chargez-vous de toutes mes amitiés pour Mary. Je désire tant la connaître ! Je voudrais espérer que je la verrai bientôt.

— Vous ne la connaîtrez jamais, » dit Belton.

Et sa voix était si irritée qu’Aylmer se retourna sur sa chaise pour le regarder et que Clara n’osa pas lui répondre.

« Comment la connaîtriez-vous ? continua-t-il. Rien ne vous amènera jamais en Norfolk et rien ne l’en fera jamais sortir.

— Je ne vois pas pourquoi l’une ou l’autre de ces assertions serait vraie.