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château, résolu à suivre l’avis de mistress Askerton.

« Si elle aime cet homme, se dit-il, elle ira à Aylmer-Park malgré mon conseil ; si elle ne l’aime pas, je l’aurai sauvée. »

« Comme c’est mal à vous de n’être pas venu hier ! dit Clara, dès qu’elle le revit.

— Il pleuvait beaucoup, répondit-il.

— Les hommes comme vous ne songent guère à la pluie quand ils ont à sortir pour leurs affaires ou leur plaisir.

— Ne soyez pas si sévère. Le fait est que j’avais un sujet de chagrin.

— Quel chagrin avez-vous, Will ? Je croyais que tout le chagrin était pour moi. Vous m’avez toujours paru la personnification du bonheur.

— Je n’en juge point ainsi, voilà tout… Avez-vous répondu à lady Aylmer, Clara ?

— J’ai écrit ; mais je n’ai pas voulu envoyer la lettre avant de vous la montrer. Vous êtes mon confesseur et mon conseiller. La voici ; lisez-la. Je pense que rien ne peut être plus poli et moins humble. »

Il prit la lettre et la lut. Clara acceptait simplement l’invitation de lady Aylmer, et la priait de fixer une date pour son arrivée. Il n’était pas fait mention du capitaine Aylmer.

« Vous pensez que c’est pour le mieux ainsi ? » demanda Will.