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« Je vous demande pardon, Clara, dit-il, je suis violent. Mais il faut que je sois une brute pour vous faire souffrir de ma violence un jour comme aujourd’hui. À votre place, j’accepterais l’invitation de lady Aylmer en la remerciant simplement, et j’irais reconnaître le terrain. Tel est l’avis que je donnerais à ma propre sœur.

— Et je le suivrai, ne fût-ce que parce qu’il me vient de vous.

— Quant à un asile, dites à lady Aylmer que vous en avez un à Belton. Cette maison vous appartient. »

Avant qu’elle eût pu répondre, il avait quitté la chambre et elle l’entendit traverser le vestibule d’un pas précipité et gagner la porte extérieure.

Will prit, à travers le parc, le chemin du cottage. Il s’était trouvé fréquemment en rapport depuis peu avec le colonel Askerton, et une espèce d’intimité avait fini par s’établir entre eux. En ce moment, Will éprouvait le besoin de causer un peu avant de rentrer dans la solitude, de sa chambre d’auberge. Le colonel était sorti ; mais mistress Askerton vint au-devant de lui et le fit entrer.

« J’ai à vous parler un instant, monsieur Belton, dit-elle en lui tendant la main. » Elle lui demanda des nouvelles de Clara, et Will lui apprit l’invitation de lady Aylmer.

« Je n’ai pas besoin de vous dire, monsieur Belton, que votre cousine serait la bienvenue chez nous ;