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— Pourquoi pas ? Avez-vous envie d’y aller vivre ?

— Je ne parle pas pour moi : mais vous êtes Belton de Belton et vous devez continuer à l’être.

— Mary, j’aimerais mieux être Will Belton sans un pouce de terrain au monde, mais avec Clara Amadroz près de moi. Je serais plus riche ainsi. »

Il sortit et se dirigea vers la cour. Sa sœur crut qu’il avait l’intention de suivre la chasse ce jour-là malgré la triste nouvelle, et elle en fut fâchée. Elle se résolut à écrire elle-même à Clara pendant que son frère serait absent.

Au bout d’un moment, il rentra dans la maison et monta dans le petit salon où se tenait sa sœur.

« Je ne chasserai pas aujourd’hui, dit-il.

— Je le pensais, répondit-elle.

— Je vais vous dire, Mary, je crois que je vais aller à Belton, après tout. »

Sa sœur ne sut que lui répondre. Elle aurait désiré le voir oublier Clara Amadroz, et elle sentait qu’un voyage à Belton dans un pareil moment n’y contribuerait pas ; et puis le capitaine Aylmer pourrait en être mécontent, et ils étaient obligés de se préoccuper de ce qu’il en penserait. Malgré tout, elle ne pouvait prendre sur elle de le contrarier en rien.

« Ce sera un bien long Voyage, dit-elle.

— Qu’est-ce que cela fait ? Je lui ai promis d’être un frère pour elle et je le serai avec l’aide de Dieu. »

Alors il monta en courant dans sa chambre, sonna