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« Je viens de recevoir une dépêche, dit-il.

— Qu’est-ce que c’est, Frédéric ? ne m’effrayez pas si vous pouvez l’éviter !

— Il n’y a pas lieu à vous effrayer, ma mère, vous ne le connaissiez pas. M. Amadroz est mort.

— Vraiment ! dit lady Aylmer en s’asseyant.

— Mort ! s’écria Belinda en élevant les mains.

— Dieu me bénisse ! dit le baronnet qui avait suivi ces dames dans la bibliothèque ; mais, Fred, il était de cinq ans plus jeune que moi… »

Alors le capitaine Aylmer lut le télégramme : « M. Amadroz est mort ce matin à cinq heures, j’ai prévenu le notaire et M. Belton. »

« De qui est-ce signé ? demanda lady Aylmer.

— Du colonel Askerton. »

Lady Aylmer secoua la tête d’un air indigné.

« Il n’y avait personne autre, vous savez, dit le capitaine Aylmer.

— N’y a-t-il pas de pasteur dans la paroisse ou même de domestiques dans la maison ? Mais je suis la dernière personne à juger sévèrement une jeune fille dans un pareil moment. Que disait-elle dans sa lettre, Fred ? »

Le capitaine Aylmer avait passé deux heures à réfléchir au contenu de cette lettre avant l’arrivée du télégramme, et il n’était pas arrivé à une conclusion satisfaisante. Il s’était demandé s’il pouvait épouser une femme capable d’écrire une telle lettre.