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Ne m’en veuillez pas si je me dirige par mon propre jugement ; j’y suis obligée dans ma position. Je serais bien fâchée de ne pas penser comme vous, mais je ne peux pas trouver que j’aie tort ; si vous étiez ici, nous en causerions et vous finiriez par être de mon avis. Si vous pouvez venir à Pâques et quand le Parlement ne vous retient pas à Londres, nous serons enchantés de vous voir.

« Votre bien affectionnée,
« Clara Amadroz. »


Cette lettre arriva a Aylmer-Park le matin du dimanche, et Frédéric Aylmer la trouva sur son assiette en prenant sa place à déjeuner. D’après les habitudes, qui à Aylmer-Park étaient inflexibles, on disait les prières à neuf heures moins un quart. À neuf heures moins vingt, lady Aylmer était dans la salle à manger pour faire le thé et ouvrir le sac contenant le courrier. Comme elle se trouvait toujours seule à ce moment, elle était bien plus au courant de la correspondance des autres, que les autres de la sienne.

Ces opérations terminées, elle sonnait. Les domestiques entraient sur deux rangs et prenaient place sur des bancs disposés près du buffet et qu’ils emportaient en se retirant. Lady Aylmer lisait elle-même les prières ; sir Anthony ne se montrait guère qu’au milieu du déjeuner ; Belinda, la fille aînée, se