mistress Askerton, comme Clara, se préparait à la quitter. Vous écrirez au capitaine Aylmer ?
— Oui, je lui écrirai.
— Et que lui direz-vous ?
— Je voudrais bien le savoir moi-même. Si j’avais à écrire à sa mère, ma lettre serait plus facile à faire.
— Et que lui diriez-vous ?
— Je lui dirais que je suis seule responsable du choix de mes amis. »
Et, après l’avoir encore une fois embrassée, Clara rentra seule au château en traversant le parc. Elle trouva son père de mauvaise humeur à cause de sa longue absence, et se plaignant de ce qu’elle restait si longtemps au cottage.
« Mais il faut bien, soupira-t-il, que je m’accoutume à la solitude, puisque vous allez me quitter pour vous marier.
— Pas de longtemps, papa. Notre engagement est un de ceux où aucun des deux n’est bien pressé. »
Elle dit cela avec un ton d’amertume que le vieillard remarqua sans le comprendre. Clara resta avec lui toute la soirée à lui faire la lecture pendant qu’il sommeillait. Ses soirs d’hiver à Belton n’étaient pas bien gais. Mais elle y était accoutumée et ne se plaignait pas. Avant de se coucher, elle se mit à écrire à son fiancé. Elle avait résolu que la lettre serait finie ce soir-là. La lettre fut finie, mais Clara passa une partie de la nuit à l’écrire. La voici :