tress Askerton avait régularisé sa position par un second mariage, Clara devait-elle l’abandonner pour une faute commise depuis de longues années ?
Il était clair qu’on attendait cela d’elle ; et elle reconnaissait que celui dont elle allait devenir la femme avait le droit de la conseiller. Mais elle se déclara à elle-même qu’elle n’obéirait pas à lady Aylmer. Elle se déciderait par son propre jugement et son propre instinct. Si, en agissant de la sorte, elle encourait la désapprobation du capitaine Aylmer, eh bien ! tout valait mieux qu’une servile obéissance aux lois édictées à Aylmer-Park.
Malgré cette résolution, Clara trouvait des prétextes pour différer de se rendre au cottage : la pluie, la santé de son père ; mais le troisième jour elle reçut un billet de mistress Askerton lui demandant ce qu’elle devenait, et elle répondit qu’elle irait au cottage le lendemain.
— Vous voilà donc enfin, s’écria mistress Askerton en la voyant entrer, je craignais quelque malheur.
— Quel malheur ?
— Quelque chose de terrible. On a souvent de ces craintes vagues. Quand je suis seule, j’attends toujours quelque catastrophe ; et je suis si souvent seule !
— Cela veut dire que vous vous ennuyez, je suppose.