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Il n’avait jamais entendu dire rien de mal du capitaine Aylmer ! Clara se sentit blessée de ces paroles : elle trouvait que son père aurait dû la féliciter chaudement et se montrer fier de son futur gendre. Quand elle fut seule dans sa chambre, elle repassa dans son esprit la conversation qu’elle venait d’avoir et pleura amèrement.

Le lendemain elle se rendit au cottage. Là sa communication fut reçue d’une manière toute différente ; mais il semblait que mistress Askerton la complimentait bien moins d’épouser le capitaine Aylmer que de ne pas épouser Will Belton, contre lequel elle s’exprimait à mots couverts avec une telle malveillance, que Clara dut prendre la défense de son cousin.

Au moment où miss Amadroz quittait le cottage, elle rencontra le colonel Askerton. Il vint à elle comme elle ouvrait la porte du jardin et lui tendit la main.

« J’ai peur qu’il ne fasse bien sombre pour votre retour, miss Amadroz, lui dit-il.

— Je n’ai qu’à traverser le parc, et je connais si bien le chemin…

— Oui, sans doute, mais je vous ai vue sortir, et comme j’ai deux mots à vous dire, je me suis permis de vous suivre. Quand M. Belton était ici, nous ne nous sommes pas rencontrés.

— Je me souviens que vous vous êtes manqués.