Page:Trollope - Le Cousin Henry.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE X

le cousin henry fait un rêve


Ce qui venait de se passer entre lui et Mrs. Griffith fit comprendre au cousin Henry qu’il devait sortir et se montrer dans le voisinage. Cette femme avait eu raison de dire que sa réclusion était mystérieuse, et le mystère était surtout ce qu’il devait éviter. Il aurait dû le sentir plus tôt ; il aurait dû y penser lui-même et prévenir les remontrances d’une domestique. Maintenant, il ne pouvait que réparer cette faute par sa conduite future, et tâcher de détruire les soupçons qui avaient pu naître. À peine Mrs. Griffith l’avait-elle quitté qu’il se prépara à sortir. Mais il pensa qu’il ne devait pas paraître céder sur-le-champ aux avis d’une servante ; il s’assit de nouveau et remit au lendemain ou au surlendemain la visite qu’il avait eu l’idée de faire à l’un des fermiers. Il s’assit, mais en tournant le dos au rayon, de peur que, par la fenêtre, on n’épiât son attitude.

Le lendemain matin une lettre de M. Apjohn lui fournit l’occasion de sa première sortie. Il fallait que la déclaration relative au testament fût faite devant un certain fonctionnaire, à Carmarthen ; et, comme les pièces nécessaires avaient été préparées dans les bureaux de l’homme d’affaires, le cousin Henry était invité à se rendre à Carmarthen pour l’accomplissement de cette formalité. Immédiatement après, il devait être mis en pleine possession de la propriété. M. Apjohn l’informa aussi qu’il avait préparé l’acte par lequel la propriété devait être chargée des quatre