qu’il eût commis aucun acte frauduleux. C’est du moins ce qu’il se disait à lui-même. À un autre point de vue, elle était à Isabel, quoiqu’elle ne pût appartenir à sa cousine qu’en vertu d’un acte de lui, qui serait plus qu’un acte de générosité ordinaire. Le mieux était évidemment de la partager. Mais quel autre moyen pour cela qu’un mariage ? Rien ne pouvait donner prétexte à un partage d’un autre genre, comme celui qui aurait consisté à faire une part des terres, une autre des revenus ; le fatal papier n’en serait pas moins toujours là, entre les feuilles du livre. Tandis que si Isabel consentait à l’épouser, il trouverait, pensait-il, le courage de détruire le testament.
Il devait voir sa cousine cette après-midi, quand ce n’eût été que pour lui dire adieu et lui promettre qu’elle aurait certainement la somme qui lui était léguée ; si cela était possible, il toucherait un mot de l’autre affaire.
« Vous n’avez pas entendu lire le testament ? lui dit-il.
— Non, répondit-elle brusquement.
— Mais on vous en a dit les dispositions ?
— Sans doute.
— Celle qui est relative aux quatre mille livres ?
— Il n’y a pas lieu de parler des quatre mille livres qu’il n’en soit pas question, — du moins entre vous et moi.
— Je suis venu vous annoncer, » dit-il, sans comprendre en aucune façon les sentiments d’Isabel, et montrant, par l’altération de sa voix, qu’il croyait que cette ouverture serait favorablement accueillie, « je suis venu pour vous dire que le legs sera intégralement payé. J’y aviserai moi-même, aussitôt que je pourrai tirer quelque argent de la propriété.
— Ne vous inquiétez pas de cela, je vous prie, cousin Henry.