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Ainsi, quoique son affection pour sa nièce Isabel Brodrick fût toujours aussi tendre, quoique sa confiance en elle fût toujours la même, il avait considéré comme un devoir de laisser la vieille propriété de famille à son neveu Henry Jones. Puis, dans toutes les formes voulues, le testament était fait en faveur de son neveu. Il y avait d’autres legs ; une somme peu considérable était attribuée à M. Apjohn lui-même, à titre d’exécuteur testamentaire, une année de gages à chacun des serviteurs ; suivaient d’autres détails du même genre. À Isabel, il laissait cette somme de quatre mille livres, dont il a déjà été fait mention. Quand l’homme d’affaires eut achevé la lecture, il déclara, qu’à sa connaissance, cette somme n’existait pas. Le testateur avait pensé, sans nul doute, que ces legs seraient payés par la propriété, tandis que la propriété ne pouvait subir une telle charge, qu’en vertu d’un acte spécial.

« Mais, » dit-il, « M. Henry Jones, une fois devenu propriétaire, regardera probablement comme un devoir de régler cette affaire conformément aux vœux de son oncle. »

Là-dessus, le cousin Henry, qui n’avait pas encore prononcé un mot depuis le commencement de la cérémonie, se répandit en promesses. Si la propriété devenait sienne, il aviserait à ce que les désirs de son oncle fussent accomplis en ce qui concernait sa chère cousine. M. Apjohn l’écouta dire, et continua ses explications. Quoique le testament qu’il venait de lire dût être exécuté comme s’il était l’expression des dernières volontés du défunt, quoique, à défaut de celui que l’on avait inutilement cherché, il fût entièrement valable, les raisons qu’il avait exposées le lundi précédent, et d’après lesquelles il y avait lieu de supposer que le vieillard avait fait un autre testament, conservaient toute leur