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vante, disant que sa présence pourrait être utile, lorsqu’il s’agirait de remettre définitivement l’héritage aux mains de son cousin ; mais il ne put changer son intention. « La propriété de Llanfeare va lui être délivrée, » dit-elle ; « la maison deviendra la sienne, et il pourrait m’en chasser si cela lui plaisait.

— Il ne le ferait pas.

— Il n’aura toujours pas l’occasion de le faire. — Je ne puis vous le dissimuler, nous ne nous aimons pas. Depuis qu’il est ici, une sorte d’aversion m’a tenue éloignée de lui. Il est certain qu’il me hait, et je ne veux pas lui devoir l’hospitalité. D’ailleurs, pourquoi resterais-je ?

— Le testament ne sera pas encore validé.

— Il le sera un jour ou l’autre. Naturellement, mon cousin aura les clefs et sera seul maître de tout. Voici les clefs. » Et elle tendit a M. Apjohn plusieurs trousseaux. « Vous pourrez les lui remettre après la lecture du testament, afin que je n’aie pas à lui parler. J’ai quelques livres que mon oncle m’a donnés. Mrs. Griffith les emballera et me les enverra à Hereford, — à moins qu’il n’y trouve à redire. — Quant aux autres objets qui m’appartiennent, je puis les prendre avec moi. Vous aurez la bonté de me faire envoyer une voiture qui me conduise à temps au train du matin. »

Les choses furent ainsi réglées.

Lecture fut faite du testament, — de ce testament que nous savons n’avoir pas été écrit le dernier, en présence du cousin Henry, du docteur Powell et des fermiers, réunis comme la première fois.

Cette lecture fut longue et fastidieuse. Le testateur s’étendait sur les raisons qui l’avaient déterminé à prendre de nouvelles dispositions au sujet de la propriété. Après avoir longuement réfléchi, il avait pensé que la propriété devait passer à l’héritier mâle,