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que pourraient concevoir Apjohn, Powell, les fermiers, Isabel elle même, personne n’oserait l’accuser d’un tel acte. Et alors même qu’ils l’accuseraient, il n’y aurait aucune preuve contre lui.

Mais il ne pouvait se décider à détruire le testament. Plus il y pensait, plus il était forcé de reconnaître qu’il était incapable de montrer tant de résolution. Brûler un morceau de papier ; — oh ! chose bien facile ! Mais il savait que ses mains se refuseraient à le faire. Déjà il y avait renoncé ; il était décidé à tirer le testament du livre, à faire lever Isabel au milieu de la nuit et à le lui remettre. Il lui serait facile de dire qu’il avait ouvert les livres l’un après l’autre. Ce serait là, pensait-il, une grande et généreuse action. Puis il avait été interrompu, insulté par le sommelier, et, dans sa colère, il avait décidé que le papier resterait caché encore un jour.



CHAPITRE VIII

la lecture du testament


Pendant tout le jour suivant on continua la recherche. Quoiqu’il eût pris peu de repos les nuits précédentes, le cousin Henry se leva tôt, ne s’occupa en rien des investigations qui se faisaient dans les autres pièces, et resta, comme auparavant, assis au milieu des livres. Les deux hommes que M. Apjohn avait envoyés de son bureau, et avec eux le sommelier et M. Griffith, commencèrent l’opération par la chambre à coucher du vieillard et la continuèrent