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je ne le ferais pas comme vous. Une femme peut avoir assez d’énergie pour rendre ce devoir. Ensuite on reviendra faire une collation.

— Oh ! vraiment ? Je ne savais pas qu’il dût y avoir une collation.

— Si, le docteur Powell dit que c’est convenable. Je n’y assisterai pas, mais vous, naturellement, vous devrez occuper la place d’honneur.

— Si vous le désirez.

— Oui, sans doute, ce sera convenable. Il faut qu’il y ait quelqu’un qui semble les recevoir. Après la collation, M. Apjohn trouvera et lira le testament. Richard servira la collation ici, pour que vous puissiez ensuite passer sans retard dans la salle à manger, où le testament sera lu. On m’a dit que je devais assister à cette lecture. Je le ferai, mais avec une profonde tristesse. Le docteur Powell sera là avec quelques-uns des fermiers. M. Apjohn a pensé qu’il était bien de les inviter ; j’ai cru devoir vous en prévenir. Ceux qui seront présents sont John Griffith, de Coed ; William Griffith, qui occupe la ferme même de la maison ; M. Mortimer Green, de Kidwelly ; Samuel Jones, de Llanfeare Grange, et les deux Joseph Cantor, le père et le fils. Je ne sais si vous les connaissez.

— Oui, dit-il, je les connais. » Il avait, en parlant ainsi, l’air d’un spectre ; en le regardant, elle vit ses lèvres trembler légèrement, tandis qu’elle prononçait plus distinctement encore que les autres les deux derniers noms de la liste.

« J’ai pensé qu’il valait mieux vous prévenir de tout cela, ajouta-t-elle. Si cela m’est possible, je serai à Hereford mercredi. J’ai déjà fait, en grande partie, mes préparatifs de départ. Peut-être quelque circonstance me retiendra-t-elle mais, autant que possible, je m’en irai mercredi. »