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bord miss Isabel Brodrick Indefer Jones, puis Mrs. William Owen, puis, après le règlement de toutes les affaires de succession, Mrs. William Owen Indefer Jones. J’espère que sous ce nom on vous connaîtra un jour comme la plus ancienne habitante du comté. »

M. Apjohn la conduisit à Carmarthen, puis à Llanfeare. À la station, beaucoup de personnes étaient venues à sa rencontre, et son triomphe, quand elle monta dans la voiture, lui fut presque pénible. Quand elle entendit sonner les cloches des églises voisines, elle eut peine à se persuader que ce joyeux carillon fêtait son retour. On lui fit faire un détour par Coed, afin qu’elle entendît bien distinctement le tintement des cloches de sa propre paroisse. Si son retour dans la propriété semblait aux autres un événement si important qu’ils le célébrassent par ces démonstrations, quel sentiment profond ne devait-elle pas avoir de ses devoirs !

La voiture s’arrêta à la porte de la ferme de Coed, et le vieux fermier sortit pour lui adresser quelques mots.

« Dieu vous bénisse, miss Isabel ! C’est un bonheur pour moi de vous revoir.

— Vous êtes bien bon, M. Griffiths.

— Nous avons passé de mauvais moments, miss Isabel, — non que je veuille blâmer votre cher oncle, ou que nous ayons le droit de mal parler du pauvre garçon qui est parti ; — mais c’était vous que nous attendions, et nous avons vu avec dépit nos espérances déçues. C’est vous que nous considérerons toujours comme notre véritable maîtresse : mais, en même temps, je vous souhaite tout le bonheur possible avec le nouveau maître que vous allez nous donner. Il fallait bien s’y attendre ; mais au moins vous ne nous quitterez plus. » Isabel, dont le