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la satisfaction pour mon argent. Peut-être miss Isabel me récompensera-t-elle en me faisant faire un jour son testament. »

Tels étaient les sentiments, tels étaient les propos à Carmarthen. Disons seulement, avant de quitter cette ville, que les opérations nécessaires pour établir la validité du dernier testament et pour annuler le précédent, pour déposséder le cousin Henry et pour mettre Isabel en pleine jouissance de son nouveau titre, furent terminées aussi promptement que cela fut possible, grâce à l’activité combinée de M. Apjohn et de tous ses clercs.

Le cousin Henry, auquel nous pouvons dire adieu maintenant, fut autorisé à rester enfermé dans Llanfeare jusqu’à ce qu’il eût apposé sa signature sur le dernier des actes nécessaires. Personne ne lui dit un mot, personne ne vint le voir. S’il y eut quelques curieux qui rôdèrent aux environs, avec l’espoir d’apercevoir le pseudo-propriétaire, ils furent désappointés.

Mrs. Griffith, d’après les recommandations de l’avoué, fut plus polie avec lui qu’auparavant. Elle s’efforça de lui faire de bons petits plats et de le consoler par des morceaux friands. Aucun fermier ne parut devant lui ; pas une parole dure ne lui fut adressée, même par le jeune Cantor. Tout cela diminuait un peu le chagrin du cousin Henry ; et ce fut un autre grand soulagement pour lui que d’apprendre qu’il pouvait rentrer à Londres dans sa place.

La Gazette de Carmarthen, la dernière fois qu’elle parla des affaires de Llanfeare, déclara simplement que le testament valable avait été enfin trouvé, et que miss Isabel Brodrick avait été rétablie dans ses droits. Les directeurs de la compagnie où le cousin Henry était employé crurent que leur clerc avait été plus à plaindre qu’à blâmer.