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rellement, on saura, au cours du procès, que nous avons trouvé cet acte. Il n’y a pas de raison pour que je tienne la chose secrète, M. Brodrick non plus, je suppose.

— Je pensais que vous agissiez comme mon avoué.

— J’ai agi, j’agis encore et j’agirai comme votre avoué. Tant que l’on vous supposait un honnête homme, ou, plutôt, qu’il a été possible que l’on vous supposât un honnête homme, je vous ai dit ce que vous étiez tenu de faire, à titre d’honnête homme. La Gazette de Carmarthen savait que vous n’étiez pas un honnête homme, et elle l’a dit. Si vous êtes prêt à paraître devant la cour et à jurer que vous ne saviez rien de l’existence de ce testament, que vous ignoriez qu’il fût caché dans ce livre, que vous n’aviez rien fait ce matin pour nous empêcher de le chercher, je serai votre avoué. Si l’on m’appelle comme témoin contre vous, je devrai déposer selon la vérité, et M. Brodrick devra faire comme moi.

— Mais pourquoi le procès se ferait-il ?

— Il ne se fera pas, si vous êtes disposé à admettre qu’il n’y avait pas de diffamation dans les articles du journal. Si vous reconnaissez que ce qui a été écrit était vrai, alors vous aurez à payer les frais pour les deux parties, et la poursuite sera annulée. Il me semble difficile qu’on puisse descendre jusque-là ; mais on peut tout attendre d’un homme de votre caractère.

— Je vous trouve bien dur pour lui, dit M. Brodrick,

— Moi ? Peut-on être trop dur pour l’homme qui n’a pas eu honte d’agir ainsi ?

— Il est bien dur, n’est-ce pas, M. Brodrick ?

— Dur ? Oui, je le suis, je veux l’être ; je piétinerai sur vous jusqu’à ce que je voie votre cousine, miss Brodrick, mise en pleine possession de cette pro-