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CHAPITRE XXII

le cousin henry quitte llanfeare


Ce fut un moment de triomphe pour M. Apjohn, de consternation pour le cousin Henry. Les deux hommes, tandis que M. Brodrick examinait le papier, luttaient sur le plancher. Le cousin Henry se débattait comme un furieux pour échapper à son adversaire et saisir le testament, sans réfléchir que cela ne lui servirait à rien maintenant. M. Apjohn, de son côté, était déterminé à donner à M. Brodrick le temps de mettre en sûreté les papiers qu’il pourrait trouver, et, échauffé par la lutte, tenait sa proie de plus en plus étroitement serrée. « La date y est, » dit M. Brodrick, qui s’était retiré avec le papier dans le coin le plus éloigné de la chambre. « C’est sans aucun doute le dernier testament de mon beau-frère, et, autant que je puis le voir à première inspection, il est absolument régulier.

— Chien ! » s’écria M. Apjohn en repoussant loin de lui le cousin Henry. « Misérable, voleur ! » Il se releva alors et commença à réparer le désordre de sa toilette, remettant sa cravate et lissant ses cheveux avec sa main. « La brute m’a enlevé la respiration, dit-il. Mais comment penser que nous serions réduits à le prendre de cette façon ! » Et il y avait dans sa voix comme un cri de triomphe qu’il ne pouvait comprimer. C’était un grand succès pour lui que d’avoir restitué à Isabel Brodrick la propriété qu’il avait, de tout temps, été si désireux de lui assurer ; mais, en ce moment, il triomphait bien plus encore d’avoir trouvé, par son intelligence et, en