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fallait pas qu’on trouvât le testament. « On ne fera pas de recherches, dit-il, à moins qu’elles ne soient ordonnées par une autorité plus haute que celle de M. Apjohn. Je ne puis me laisser traiter ainsi.

— Que voulez-vous dire, M. Jones ?

— Je ne veux pas qu’on vienne tout fouiller chez moi, comme si j’étais un escroc ou un voleur. Pouvez-vous entrer dans une maison et y faire des recherches, simplement parce que vous êtes avoué ?

— Vous avez dit l’autre jour à mon clerc, dit M. Apjohn, que nous pouvions recommencer les recherches si cela nous faisait plaisir.

— Vous le pouvez, mais en vertu d’un mandat de quelqu’un qui ait autorité. Vous n’êtes personne, vous.

— Vous avez raison, dit M. Apjohn, qui était décidé à ne pas prendre en mauvaise part les paroles du cousin Henry, tant qu’elles seraient dirigées contre lui. Mais assurément il vaudrait mieux pour vous que la recherche se fît entre nous. Nous pouvons obtenir un mandat, si cela est nécessaire, mais il y aura un agent de police pour en assurer l’exécution.

- Qu’ai-je à faire d’agents de police ? dit le cousin Henry. Vous n’avez jamais eu que de mauvais procédés à mon égard. Je ne ferai rien sur votre demande. »

M. Apjohn et M. Brodrick se regardèrent mutuellement. L’avoué étranger ne voulait procéder que d’après les instructions de son confrère, et celui-ci, qui ne manquait pourtant pas d’initiative, paraissait hésiter. Il se leva et marcha de long en large dans la chambre, tandis que le cousin Henry, debout aussi, observait tous ses mouvements. Le cousin Henry se plaça à l’extrémité de la table la plus