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— Naturellement, dit le cousin Henry.

— Ma position, continua M. Apjohn, est pénible et étrange ; mais, comme homme d’affaires du défunt, je suis tenu de faire exécuter ce qui a été réellement sa volonté dernière et son dernier testament.

— Je pensais qu’il avait été déclaré valable à Carmarthen, dit le cousin Henry.

— Sans doute. Un testament a été déclaré valable, — un testament qui est excellent, si l’on n’en trouve pas un autre qui lui soit postérieur. Comme on vous l’a dit bien des fois, un testament déclaré valable ne vaut plus rien, s’il en paraît un autre qui a été fait après. La grosse question est donc celle-ci : Y a-t-il un testament postérieur ?

— Comment puis-je le savoir ?

— Personne ne dit que vous le sachiez.

— Je ne suppose pas que vous tomberiez ici avec mon oncle Brodrick, sans me prévenir, tandis que je déjeune, si, vous, vous ne le pensiez pas. Je ne sais pas d’ailleurs de quel droit vous êtes ici ! »

Il essayait de le prendre d’un peu haut, espérant se délivrer ainsi de ses visiteurs. Pourquoi, oh ! pourquoi n’avait-il pas détruit l’acte la nuit précédente, quand il l’avait tiré de sa cachette pour le brûler ?

« C’est chose ordinaire, M. Jones, qu’on aille trouver les gens quand on a affaire à eux, dit M. Apjohn.

— Mais ce n’est pas chose ordinaire que l’on vienne accuser quelqu’un, chez lui, d’avoir fait disparaître un testament.

— Personne ne vous en a accusé.

— Il ne s’en faut guère.

— Voulez-vous nous permettre de faire une nouvelle recherche ? Deux de mes clercs vont arriver et parcourront la maison avec nous, si vous le permettez. »