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pensa-t-il, éviter pour un jour encore tant de maux possibles. Il remit le testament dans le livre et alla se coucher.



CHAPITRE XXI

le succès de m. apjohn


Le mercredi matin, de bonne heure, M. Apjohn et M. Brodrick étaient sur pied et se préparaient à leur désagréable besogne de la journée. M. Brodrick n’en attendait rien, et le dit nettement à M. Apjohn, après qu’il eut discuté l’affaire avec lui et qu’ils eurent arrêté leur ligne de conduite. Il était évident pour lui que si le testament était tombé dans les mains d’un malhonnête homme, et si cet homme pouvait atteindre son but par la destruction du testament, cet acte devait être déjà détruit. Qu’était le cousin Henry ? Avait-il seulement l’honnêteté vulgaire, l’honnêteté de tout le monde ? Il ne le savait pas. Ou bien le testament en question n’avait jamais existé, ou bien il se trouvait être accidentellement caché, — ou bien il avait été trouvé et détruit. Mais qu’ils pussent trouver un testament dont la cachette fût connue du cousin Henry, cela ne supportait pas la réflexion. L’autre avoué, d’un esprit plus fin, comprenait que la question pût être embrouillée par les hésitations et les actes contradictoires d’un esprit faible, et voyait plus clair que son confrère. Quand il s’aperçut que M. Brodrick ne pensait pas comme lui et ne voulait raisonner que d’après des faits, il n’essaya