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frère, et il en avait le sentiment. « Que pensez-vous vous-même ? » dit-il à M. Apjohn.

— Je propose que demain nous allions tous deux à Llanfeare, et que nous demandions au cousin Henry de nous laisser opérer dans sa maison toutes les recherches que nous voudrons. S’il le permet…

— Mais, le permettra-t-il ?

— Je le crois. J’ai même idée qu’il ne serait pas fâché qu’on trouvât le testament. Si donc il le permet, nous commencerons par examiner tous les volumes de la bibliothèque ; nous prendrons d’abord les sermons, et nous verrons si ma conjecture est juste.

— Mais, s’il refuse ?

— Alors, je m’établirai de force dans la bibliothèque, tandis que vous irez chercher un magistrat. D’ailleurs, j’ai déjà préparé M. Evans de Llancolly, qui est le magistrat le plus voisin. Je refuserai de quitter la salle, jusqu’à ce que vous reveniez avec un mandat et un agent de police. Quant à ce qui est d’ouvrir certains livres, je saurai bien le faire, avec ou sans sa permission. Tandis que vous lui parlerez, j’examinerai la pièce, et je découvrirai où ils sont placés. Ce n’est pas que j’attende grand’chose de tout cela, monsieur Brodrick, mais l’enjeu vaut bien la peine qu’on cherche à le gagner. Si nous échouons à Llanfeare, nous attendrons et nous verrons ce que le redoutable Cheekey fera pour nous. »

Il fut donc décidé que M. Brodrick et M. Apjohn iraient le lendemain à Llanfeare.